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Chaque pensée que nous avons cause une réaction chimique. Et cette réaction chimique crée forcément une réponse physique. L’importance de cette réponse va dépendre de notre perception face à la situation. La rumination mentale crée un dialogue entre nos pensées, nous y ajoutons des éléments visuels, ce qui alimente notre propre livre d’histoire illustré. Nous relisons ensuite cette histoire, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle mette le feu aux poudres et nous affecte physiquement. Chacun de nous s’est, à un moment ou à un autre, laissé emporter, submergé par une émotion, réagissant de manière impulsive, excessive ou irrationnelle. Vous souvenez-vous de la dernière chose qui vous a mis en colère ? Combien de temps êtes-vous resté en colère ? Était-ce une heure, un jour, une semaine ? Lorsque nous nous mettons en colère, le niveau de cortisol (l’hormone du stress) augmente et envahit notre corps et le néocortex (la partie rationnelle du cerveau) cesse de fonctionner. Le cerveau reptilien (la partie primitive) active le mode « survie » et choisit, selon son schéma habituel, de fuir, se battre ou se figer. Chacun de nous ressent de la colère à un moment donné, c’est bien normal et il s’agit d’un message que nous communique l’inconscient. Ce qui compte, plus que de vouloir l’éviter à tout prix, est de savoir y répondre correctement.
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Surfer sur les vagues… de colère

Le processus chimique qui se passe dans le corps aurait, selon la spécialiste en neuroanatomie Jill Bolte Taylor, une durée de vie de 90 secondes. Une fois ce temps écoulé, rester dans cette boucle émotionnelle serait un « choix » : nous alimentons notre histoire, y ajoutons des éléments visuels et nous accrochons à l’émotion. Ce qui ne fait que l’intensifier et la prolonger dans le temps. Plus nous nous remémorons ou racontons le souvenir, plus l’histoire s’ancre, plus elle devient douloureuse. Et ça devient de plus en plus difficile de s’en défaire.

Laisser 90 secondes aux substances chimiques pour disparaître d’elles-mêmes du corps est en fait tout ce dont nous avons besoin. Pendant ce temps, nous pouvons observer et ressentir le déroulement de ce processus, puis le voir disparaître. Reconnaître que l’émotion est une vague qui passe et que nous devons simplement apprendre à surfer.

Si la colère persiste au-delà des 90 secondes, il faut observer le flux de pensées et les stimulations (éléments visuels, etc.) qui y sont ajoutées pour comprendre les réactions physiques que cela implique. L’observation nous permet de mieux distinguer les schémas que nous appliquons, consciemment ou non, et ce qui provoque réellement l’escalade de l’émotion.

Et maintenant quoi ?

Quels sont les signes physiques avant-coureurs ? Une tension dans les muscles, le rythme cardiaque qui augmente, le souffle court, une vision réduite ? Lorsque cela commence, il est primordial de rester attentif pour éviter de se laisser submerger par les émotions et pouvoir garder le contrôle.

S’arrêter et faire plusieurs inspirations et expirations profondes. C’est ce qui donne un espace pour que les 90 secondes puissent passer avant de formuler une réponse adéquate. Qui a dit qu’il fallait réagir immédiatement à une situation déplaisante ? Prenons le temps de souffler et apaiser le corps avant toute chose.

La règle des 90 secondes est valable pour toutes les émotions, bien sûr. Essayez-la durant les jours à venir (pourquoi pas en faire une habitude), lorsque vous sentirez une vague de colère. Vous verrez que cela renverse la vapeur.

Pour en savoir plus, regardez les TED Talks de Jill Bolte Taylor

Vous souhaitez travailler sur la source de votre colère ?